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Deux récents rapports éclairants sur l’état de la pauvreté, de l’accès au logement, à l’eau et à l’énergie en Région bruxelloise

Publié le: 15/11/2018 - Mis à jour le : 15/11/2018

Le Baromètre social

En octobre 2018, l’Observatoire de la Santé et du Social de la Région de Bruxelles-Capitale a publié son 14ème Baromètre social annuel, qui présente une série d’indicateurs actualisés sur la pauvreté en Région bruxelloise¹.

La Région  bruxelloise est incontestablement confrontée à d’importants défis en termes de logement/énergie/eau, mais aussi d’emploi, d’enseignement, de santé, de surendettement et de bien-être ; autant de déterminants de l’état de la pauvreté.

Un tiers des Bruxellois vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté. Plus d’un cinquième de la population bruxelloise d’âge actif perçoit une allocation d’aide sociale (RIS, GRAPA, etc.) ou un revenu de remplacement (chômage ou invalidité). En ce qui concerne les allocations d’aide sociale, près 6% de la population bruxelloise d’âge actif perçoit un revenu d’intégration sociale (RIS) ou équivalent. Parmi les personnes de 65 ans et plus, une sur huit doit vivre avec la Garantie de revenu aux personnes âgées (GRAPA). Or, les montants des allocations d’aide sociale sont inférieurs au seuil de risque de pauvreté.

Sur le logement, le rapport relaye qu’outre la question majeure du coût du logement, plus d’un cinquième des Bruxellois évoquent des problèmes de qualité importants concernant leur habitat. Par ailleurs, pas moins de 43 170 ménages sont inscrits sur la liste d’attente pour un logement social.

Enfin, les pages 55 à 57 du Rapport sont un condensé de données, auxquelles nous vous renvoyons directement, en termes d’accès à l’énergie et à l’eau, recensant des chiffres de plan de paiement, de coupures, et relayant quelques constats sur l’état de la précarité énergétique et hydrique en Région bruxelloise.

L’Observatoire des Loyers

Début octobre 2018, l’Observatoire des Loyers de la Région de Bruxelles-capitale rend également publique son « enquête 2017 »², qui s’est focalisée sur 4500 logements mis en location sur le territoire de la Région bruxelloise, soit 1.5% de l’ensemble des logements locatifs bruxellois.

Relevons d’emblée que plus de 90 % des logements loués en Région bruxelloise sont des appartements, et ces derniers comptent, dans 85 % des cas, moins de 3 chambres. 9 % des logements loués sont des colocations.

Montants des loyers

Sur la base de cette enquête, il apparaît que le loyer mensuel médian est de 660 € en 2017 (identique à celui de 2016), ce qui implique que la moitié des locataires bruxellois payent un loyer supérieur à ce montant. Le loyer moyen s’élève quant à lui à 700 €. Après quinze années de croissance généralisée des prix, marquée par une alternance d’années d’évolution plus aigüe des loyers et de stagnation, il apparaît qu’en cette année 2017, les prix stagnent.

Rappelons néanmoins que sur l’ensemble de la période 2004-2017, les loyers en termes réels ont tout de même augmenté de près de 20 %. Pour les bénéficiaires du RIS, le fait de vivre dans un logement issu du marché locatif privé implique donc de consacrer une part particulièrement importante de leurs revenus au loyer (de la moitié à plus de deux tiers du RIS selon la situation familiale). En 2017, sur la base du loyer médian pour un appartement une chambre, un isolé percevant le RIS devra consacrer près de 70 % de son budget au loyer. Il ne lui restera donc que 285 euros par mois pour ses autres dépenses (charges, alimentation, frais médicaux,…), ce qui implique bien souvent des situations de privations, d’endettement, de report de soins, etc.

Qualité des logements

Notons enfin que, selon l’Observatoire des loyers, le niveau de confort des logements bruxellois en location s’est considérablement amélioré au cours des vingt dernières années. Au cours des trois dernières années, 15% des logements ont connu des améliorations en matière de performance énergétique par le placement de doubles vitrages à toutes les fenêtres (en 2017, 79 % des logements disposent de double vitrage à toutes leurs fenêtres de leur logement), par l’isolation du bâtiment ou le changement de la chaudière. Environ 10% des logements ont vu le placement d’un thermostat (en 2017, 46 % des logements en disposent désormais) et/ou de vannes thermostatiques.

Il apparait toutefois que 10 % des locataires perçoivent l’état de leur logement comme étant mauvais ou très mauvais, et 29 % comme étant moyen. Les problèmes d’isolations sonore et thermique sont les plus souvent évoqués. Plus d’un quart des locataires interrogés rapportent des problèmes d’humidité dans au moins une pièce de leur logement.

 

[1] http://www.ccc-ggc.brussels/fr/observatbru/publications/2018-barometre-social
[2] M.-L. De Keersmaecker (2018), Observatoire des Loyers : enquête 2017, Bruxelles : Observatoire régional de l’habitat, Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale.