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La moyenne bruxelloise de consommation d’eau peut-elle servir de référence pour tous ?

Publié le: 06/09/2017 - Mis à jour le : 14/08/2019

Le rapport annuel 2016 d’Hydrobru¹ nous apprend que la consommation moyenne des bruxellois est en baisse. Elle atteint à présent les 35 m³ par personne et par an et se situe bien en deçà de la moyenne européenne qui est de 55m3.

Si cette information est une nouvelle positive pour l’environnement, elle doit cependant être prise avec prudence en ce qui concerne les personnes en situation de précarité. Cette diminution, probablement attribuable à l’installation d’équipements économes, n’est pas la réalité de tous.

Précarité, accès à l’eau et équipements

La Fondation Roi Baudoin estime que 5,25% des ménages belges dépensent plus de 3% du revenu disponible pour les factures d’eau² (l’OCDE retient le seuil de 3% pour définir le concept d’accessibilité de l’eau). L’eau se retrouve en haut de la liste des produits pour lesquels les dépenses affectées par les ménages les plus pauvres est nettement plus importante que celles des ménages les plus riches.³

Si la consommation d’eau est influencée par la taille du ménage et ses habitudes, elle l’est également par la présence d’installations d’économie d’eau, d’appareils performants et par l’état du logement. Le tableau suivant illustre bien les différences de consommation possible en fonction des équipements présents et de leur état4 :

Les consommations de référence pour indice lors d’une analyse

Les consommations de références sont des outils utiles dans la pratique des travailleurs sociaux. Lorsqu’on les compare à la consommation réelle du ménage, elles donnent un premier indicateur et permettent de déceler les situations de sous ou de surconsommation. Cependant, elles doivent dans l’idéal être confrontées à une analyse plus fine lors d’une visite à domicile.

On peut néanmoins considérer qu’en majorité, les publics précarisés vivent dans des logements plus vétustes, équipés d’installations peu économes voire défectueuses. Si l’on prend en compte cette réalité, une consommation de 120 litres d’eau par jour et par personne (ou 45 m³ par an) n’est pas excessive.

En tout état de cause, à l’heure actuelle, une moyenne de 35m³ ne peut devenir une norme pour l’ensemble des ménages.

Dans son modèle de tarification composé de « tranches », Hydrobru et le gouvernement bruxellois considèrent d’ailleurs toujours qu’une consommation de 31 à 60 m³ est réputée « normale ». On parle d’une consommation de « confort » au-delà de 60 m³ par habitant et par an.

Si vous éprouvez des difficultés à analyser ou comprendre une consommation d’eau, n’hésitez pas à consulter la rubrique « eau » de ce site ou à faire appel à notre permanence au 02 526 03 00.

[1] https://customers.vivaqua.be/wp-content/uploads/2017/06/Rapport-dactivite–s-2016-HYDROBRU.pdf
[2] Sia partners, Etude exploratoire sur la précarité hydrique en Belgique (rapport commandité par la FRB), Bruxelles, novembre 2015.
[3] Plus d’information à ce sujet dans Social Energie News #1 « Précarité hydrique : une tempête dans un verre d’eau ? »
[4] Source : Coûts conso – carnet de l’animateur http://www.environnement.brussels/sites/default/files/user_files/jeu_couts-conso_carnet_fr_0.pdf