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Augmentation du prix de l’eau : il faut la limiter pour les ménages les plus vulnérables !

Mis à jour le : 15/12/2025

Dès 2026, le prix de l’eau de va augmenter de plus de 12%. C’est ce qu’annoncent discrètement Vivaqua et Hydria, la société chargée de la collecte et de l’épuration des eaux usées et de la lutte contre les inondations. Ils annoncent que cela représenterait une augmentation de plus de 41,49€ par an pour un ménage type de deux personnes consommant 62 m³/an[1].

Cette moyenne de 31m³ par personne n’est pas représentative de ce que nous observons. La consommation dans les logements de mauvaise qualité est généralement plus élevée. Nous estimons qu’une consommation de 44m³ par personne est une consommation normale. Les ménages les moins bien logés seront donc, en réalité, plus touchés qu’annoncé.

Vivaqua justifie cette augmentation brutale par le nombre important de factures impayées. Or, le chiffre des factures impayées augmente pour plusieurs raisons :

  • La précarité augmente à Bruxelles.
  • La facturation par Vivaqua a été très problématique depuis le changement du système informatique en 2021 et de nombreux ménages ont reçu une facture longtemps après la consommation.
  • Vivaqua compte dans ses impayées les factures intermédiaires, qui n’existaient pas auparavant.

Une telle augmentation de prix pour les ménages ne fera qu’empirer le problème des impayés.

Le Comité des usagers de l’eau, où nous siégeons en tant que représentant de la Coordination gaz-eau-électricité, insiste donc pour :

  • Retirer de la facture payée par les ménages une partie des coûts liés à l’assainissement des eaux usées. En effet, le volume des eaux usées équivaut à plus du double du volume de l’eau consommée par les Bruxelloises et Bruxellois. Dans les coûts d’assainissement se retrouvent aussi les coûts d’un nouveau bassin d’orage. Tous ces montants ne sont pas liés à la consommation et ne devraient donc pas être répercutés dans la facture individuelle.
  • Renforcer les mesures sociales existantes : tarifs adaptés, interdiction des coupures, soutien via le Fonds social de l’eau.
  • Intervenir pour un pourcentage du prix de l’eau plutôt qu’un montant fixe par m³ pour mieux tenir compte de l’évolution du prix du m³, que ce soit pour l’intervention sociale sur l’eau ou pour le Fonds social de l’eau.
  • Étudier la faisabilité d’une gratuité des premiers m3 d’eau pour les personnes bénéficiant du statut BIM à Bruxelles.
  • Aménager des points d’eau accessibles dans l’espace public, y compris en hiver, pour les personnes sans-abri ou en situation de vulnérabilité, en élargissant entre autres l’offre de fontaines, de toilettes et de douches publiques gratuites.
  • Informer largement sur les droits des usagers de bénéficier de plans de paiements raisonnables pour leurs factures d’eau.
  • Maintenir chez Vivaqua des guichets physiques et informer largement sur ces guichets et leurs horaires d’ouverture.
  • Maintenir la possibilité pour les bénéficiaires de l’« intervention sociale eau »[2] de demander de la percevoir de façon rétroactive, sans limite de retour dans le temps.

Ce sont les propositions formulées dans les avis officiels rendus ces dernières semaines : le Comité des Usagers de l’Eau a été sollicité trois fois par Brugel pour rendre des avis sur des dossiers tarifaires concernant Hydria et Vivaqua : concernant la méthodologie tarifaire d’Hydria (2027-2028), celle de Vivaqua (2027-2031) ou encore l’adaptation tarifaire urgente pour 2026[3].  Il a également rendu un avis d’initiative sur le Plan de gestion de l’eau de la Région de Bruxelles-Capitale 2028-2033[4].

Tous ces avis s’inscrivent dans un contexte commun de profonde transformation du secteur de l’eau à Bruxelles : des investissements sont nécessaires pour rénover le réseau des égouts, des normes environnementales plus exigeantes sont mises en place au niveau européen pour le traitement des eaux usées.

Cette transformation est l’occasion, plus que jamais, de protéger les ménages précaires contre les prochaines augmentations du prix de l’eau. L’eau est, nous le rappelons, un bien de première nécessité, indispensable à la santé et à la dignité.

Dans les prochaines semaines, le CASE mènera des interpellations politiques pour faire en sorte que ces mesures sociales inscrites dans les avis officiels du Comité des usagers de l’eau soient bien suivies d’effets.

[1] https://rapport.vivaqua.be/2024/vivaqua-en-bref/chiffres-cles/

[2] https://www.socialenergie.be/fr/eau/mesures-et-protections-sociales-concernant-leau/intervention-sociale/

[3] Ces trois avis sur trouvent ici :
https://www.brupartners.brussels/sites/default/files/advices/A-2025-003-CUE-FR.pdf
https://www.brupartners.brussels/sites/default/files/advices/A-2025-004-CUE-FR.pdf
https://www.brupartners.brussels/sites/default/files/advices/A-2025-005-CUE-FR.pdf

[4] https://www.brupartners.brussels/sites/default/files/advices/A-2025-002-CUE-FR.pdf