< Retour

Dernier Baromètre de la précarité énergétique

Publié le: 11/04/2023 - Mis à jour le : 11/04/2023

La 9ème édition du Baromètre de la précarité énergétique vient de paraître fin mars 2023.
Il concerne des données de l’année 2021, présentées par Région, tout en analysant les tendances.

En 2021, 20,6% des ménages résidant en Belgique étaient en précarité énergétique, à savoir 1 personne sur 5, et cette proportion ne varie que faiblement depuis 2009.

La relative stabilité du nombre de personnes impactées, entre 2020 (21,5%)[1] et 2021, peut s’expliquer par :

  • Les prix encore assez bas des énergies pendant le premier semestre 2021[2] ;
  • L’extension de l’octroi du tarif social aux bénéficiaires de l’intervention majorée ;
  • Les diverses mesures sociales liées à la pandémie (et aux inondations en Wallonie).

Par ailleurs, les hausses importantes des tarifs dès juillet 2021 ne se sont pas forcément fait ressentir sur les factures énergétiques des ménages en 2021 étant donné :

  • L’existence de contrats fixes pour l’électricité et le gaz
  • La possibilité de stockage des vecteurs tels que le mazout, le butane/propane, ou le bois.

L’impact a été, en revanche, particulièrement dur pour les ménages ayant un contrat variable ou qui ont dû renégocier leur·s contrat·s au 2e semestre de 2021.

La Wallonie enregistre le taux le plus élevé de précarité énergétique (28,8 % des ménages touchés) et la Flandre le taux le plus faible (14,8 % des ménages touchés).

En Région bruxelloise, plus d’une personne sur 4 (27,4 % des ménages de la Région de Bruxelles-Capitale) subit la précarité énergétique :

  • Précarité énergétique mesurée : 12,4 %
  • Précarité énergétique cachée (privation énergétique) : 12,3 %
  • Précarité énergétique ressentie : 5,3 %[3]

Le Baromètre relève les profils les plus impactés par la précarité énergétique, à l’échelle de la Belgique :

  • Avoir un revenu du travail ou appartenir à la « classe moyenne » ne protège pas de la précarité énergétique. En effet, 38,1% des ménages sans revenu du travail et 14,4% des ménages avec un revenu du travail sont en précarité énergétique.
  • Plus des 2/3 (68,5 %) des ménages à risque de pauvreté subissent au moins une forme de précarité énergétique.
  • Les locataires sont nettement plus vulnérables à la précarité énergétique :
    • plus de 33 % d’entre eux en souffrent contre 14,8 % des propriétaires.
    • 41,5 % des ménages locataires sociaux sont en précarité énergétique.
  • Les femmes et les seniors sont plus touchés par la précarité énergétique.
    • 16,1 % des femmes en Belgique vivent dans un ménage en précarité énergétique contre 13,7 % des hommes.
    • 26 % des 65 ans et plus sont en précarité énergétique contre 11,6 % des 18-49 ans

Le Baromètre rappelle également qu’en moyenne, 70 % à 80 % de la consommation d’énergie d’un ménage dans le logement en Belgique est consacrée au chauffage et à l’eau chaude sanitaire (le reste à la consommation électrique des équipements autres). Les principaux vecteurs utilisés dans ce cadre sont le gaz naturel et le mazout de chauffage.

Selon l’enquête SILC 2021, 63 % des ménages en Belgique se chauffent principalement au gaz naturel (en progression), 21,8 % au mazout (en baisse), 7,3 % à l’électricité (hors pompe-à-chaleur) et 4,8 % au bois ou aux pellets.

 

 

 

 

 

[1] Pour un résumé du Baromètre, paru en juin 2022, portant sur les données de 2020 :  https://www.socialenergie.be/nouveaux-barometres-de-la-precarite-energetique-et-hydrique/

[2] L’électricité a atteint un premier pic historique fin 2021 – début 2022, tandis que les prix du gaz naturel, du mazout et du bois ont continué, voire accéléré, leur progression à la hausse début 2022.

[3] Pour une définition de ces différents concepts : https://www.socialenergie.be/nouveaux-barometres-de-la-precarite-energetique-et-hydrique/